Valérie Grenier veut briller devant son public à Tremblant
Après un début de saison en demi-teinte, notre championne québécoise Valérie Grenier compte bien se relancer sur ses terres lors de la Coupe du monde de ski alpin de Mont-Tremblant, qui présente deux slaloms géants ce week-end.
Le Cirque blanc revient dans les Laurentides après l'édition annulée de 2024, faute de neige suffisante. Une déception qui avait fait pleurer Grenier, convaincue que le savoir-faire de nos organisateurs et l'enneigement artificiel auraient permis la tenue de l'événement.
Cette compétition à domicile revêt une importance particulière pour l'athlète ontarienne d'origine, qui rêvait de ce retour après ses graves blessures du 28 janvier 2024. Ces pépins physiques avaient brutalement interrompu la meilleure séquence de sa carrière, alors qu'elle se classait régulièrement parmi les dix premières mondiales.
Une pression assumée devant les siens
« C'est quelque chose que je veux retrouver, c'est certain », confie Grenier avec ce sourire qui fait fondre les cœurs québécois. « Je pense pouvoir bien faire à Tremblant et essayer de retrouver ce niveau-là. »
En 2023, lors de la première édition tremblantoise, notre skieuse s'était imposé une pression énorme. Au fond d'elle-même, elle voulait absolument monter sur le podium pour combler les milliers de spectateurs venus l'encourager dans cette ambiance si particulière qu'on sait créer chez nous.
« C'était presque la chance d'une vie », se souvient-elle. « J'avais peur un peu que le monde soit déçu si je ne faisais pas bien. »
Finalement, ses performances (8e puis 6e place) avaient ravi la foule, même si l'Italienne Federica Brignone avait volé la vedette avec ses deux victoires. Cette dernière sera absente cette année en raison de fractures multiples à la jambe gauche.
Venger un début de saison décevant
La skieuse de 29 ans a la rage au ventre après deux premières courses en deçà de ses aspirations : 11e à Sölden en octobre, puis 13e à Copper Mountain samedi dernier. Sur la neige difficile du Colorado, elle n'a pas su maintenir son rythme, reculant de la 6e à la 13e place après une erreur dans un changement de direction.
« Ce n'est pas horrible, mais en même temps, ce n'est vraiment pas à la hauteur de mes attentes », avoue-t-elle avec cette franchise qu'on apprécie. « Je sais que je peux faire beaucoup mieux que ça. C'était donc extrêmement décevant. »
Après avoir donné le change avec ses coéquipières, elle a laissé couler les larmes dans les bras de sa mère. Un moment d'humanité qui nous rappelle que derrière la championne se cache une femme sensible, attachée aux valeurs familiales si chères à notre société.
L'avantage du terrain familier
Cette année, Grenier avait ses espions qui lui rapportaient des nouvelles encourageantes sur l'état de la piste Flying Mile, remodelée pour accueillir l'élite mondiale. « Je n'étais pas trop stressée ! » assure-t-elle avec cette confiance tranquille qu'on lui connaît.
Jusqu'à jeudi, elle profitera du réconfort familial chez elle à Mont-Tremblant avant de rejoindre ses coéquipières Justine Lamontagne, Britt Richardson, Cassidy Gray ainsi que les recrues Kendra Giesbrecht et Arianne Forget.
« Je suis extrêmement contente et choyée de faire ces courses », conclut-elle. « Ce n'est pas tout le monde qui a la chance de courir à la maison. Je suis super excitée. »
Une excitation partagée par tous les amateurs de ski québécois, qui retrouvent enfin leur championne sur nos pentes après cette longue absence forcée. L'occasion rêvée de montrer au monde entier le savoir-faire de nos organisateurs et la passion de notre public pour ce sport qui nous colle à la peau.