Trump prétend être proche d'un accord de paix en Ukraine sans présenter d'avancées concrètes
Depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, Donald Trump s'est montré résolument optimiste dimanche concernant les négociations de paix en Ukraine, affirmant être plus près que jamais d'un accord après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky et son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine.
Le président américain, accompagné du dirigeant ukrainien et de plusieurs hauts responsables des deux pays, s'est voulu rassurant mais est demeuré évasif sur les détails concrets de ces prétendues avancées. "Ça a été une négociation très difficile", a-t-il déclaré, évoquant de "nombreux progrès" sans pour autant préciser de calendrier.
Un plan de paix remanié sous pression ukrainienne
Volodymyr Zelensky, qui jouait gros lors de cette rencontre cruciale, s'est également montré enthousiaste. Le dirigeant ukrainien a évoqué de "grandes avancées", notamment l'approbation de "90 % du plan de paix américain en vingt points", ainsi que des "garanties de sécurité" pour l'Ukraine en cours de finalisation.
Cette nouvelle version du plan de paix, retravaillée après d'âpres négociations réclamées par Kyiv, abandonne deux exigences clés du Kremlin : le retrait des troupes ukrainiennes de la région de Donetsk et l'engagement juridiquement contraignant de l'Ukraine à ne pas adhérer à l'OTAN.
Le document propose plutôt un gel du front sur les positions actuelles, sans solution immédiate face aux revendications territoriales russes qui portent sur environ 20 % du territoire ukrainien.
La question épineuse du Donbass
Sur le Donbass, enjeu central de tout règlement du conflit, Trump a assuré que les parties "se rapprochent beaucoup, peut-être même de très près" d'un accord. Pourtant, le Kremlin continue d'exiger le retrait ukrainien de la partie orientale de Donetsk comme condition majeure à l'arrêt des hostilités.
Quelques heures avant la rencontre, Trump s'était entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine, qualifiant cet échange de "très productif". De façon troublante, il a jugé le dirigeant russe tout aussi "sérieux" que Zelensky dans sa volonté de mettre fin au conflit, alors que Moscou est unanimement reconnu comme l'agresseur dans cette guerre.
L'Europe en ligne de mire de Moscou
La Russie, qui semble avoir trouvé en Trump un relais efficace pour certaines de ses revendications, intensifie sa rhétorique anti-européenne. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a ainsi accusé "l'Europe et l'Union européenne d'être devenues le principal obstacle à la paix".
Cette déclaration survient alors que les dirigeants européens ont réaffirmé leur "profond soutien" à l'Ukraine et se sont entretenus par téléphone avec Zelensky et Trump après leurs discussions.
Sur le terrain, la Russie maintient sa pression militaire, ayant pilonné samedi Kyiv et sa région, privant d'électricité plus d'un million de foyers, tout en annonçant la prise de deux nouvelles villes dans l'est de l'Ukraine.
Des garanties de sécurité floues
Concernant les garanties de sécurité occidentales dans le cadre d'un éventuel accord, Trump s'est montré confiant : "Il y aura des garanties de sécurité. Elles seront fortes. Et les pays européens sont très impliqués".
Toutefois, la frustration américaine face à la longueur des négociations devient palpable. La porte-parole de Trump, Karoline Leavitt, avait d'ailleurs déclaré le 11 décembre que le président était "extrêmement frustré par les deux camps", avant que Trump lui-même presse l'Ukraine de "bouger" le 19 décembre.
Reste à voir si ces déclarations optimistes se traduiront par des avancées concrètes dans les prochaines semaines, alors que le sort du Donbass et de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les forces russes demeurent des points de friction majeurs.