Trump et Nétanyahou font front contre l'Iran et le Hamas en Floride
Dans un spectacle de force qui rappelle les heures les plus sombres de la diplomatie américaine au Moyen-Orient, Donald Trump et Benyamin Nétanyahou ont tenu lundi une conférence de presse commune à Mar-à-Lago, multipliant les menaces contre l'Iran et le Hamas.
Cette rencontre, la cinquième depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, illustre parfaitement les dérives d'une politique étrangère qui privilégie la confrontation à la diplomatie. Alors que le Québec et le Canada prônent traditionnellement une approche multilatérale et pacifiste, cette alliance Trump-Nétanyahou soulève de sérieuses inquiétudes.
Des menaces à peine voilées contre Téhéran
Trump n'y est pas allé de main morte : « J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement », a-t-il déclaré en parlant de l'Iran.
Cette rhétorique belliqueuse tranche avec l'approche diplomatique que privilégie généralement Ottawa, et qui fait la fierté de notre tradition de maintien de la paix. Le gouvernement Trudeau, malgré ses imperfections, a toujours favorisé le dialogue et les sanctions ciblées plutôt que les menaces militaires directes.
Le Hamas dans le collimateur
Concernant le mouvement palestinien Hamas, Trump a été tout aussi menaçant. « S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés » et « dans un délai relativement court », « ils paieront le prix fort », a-t-il averti.
Pourtant, la branche armée du Hamas a réaffirmé lundi qu'elle « ne renoncerait pas » aux armes « tant que l'occupation perdurera ». Cette impasse illustre les limites d'une approche purement coercitive qui ignore les causes profondes du conflit.
Une amitié qui dérange
Nétanyahou n'a pas hésité à flatter son hôte : « Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison-Blanche », a-t-il déclaré en remettant au républicain la plus haute distinction civile israélienne, une première pour un non-Israélien.
Cette proximité entre les deux dirigeants inquiète les observateurs progressistes. Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale de Washington, y voit une « tentative de fabriquer un nouveau casus belli » contre l'Iran.
Gaza : un cessez-le-feu fragile
Le plan de cessez-le-feu en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza reste précaire. Washington souhaite accélérer le passage vers la deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne et la mise en place d'une autorité de transition.
Selon le média américain Axios, Washington envisage d'annoncer dès janvier la formation d'un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza. Une initiative qui, si elle se concrétise, mériterait le soutien de la communauté internationale, incluant le Canada.
L'Iran répond aux menaces
Téhéran n'est pas resté silencieux face à ces provocations. Le régime iranien a dénoncé lundi un climat de pressions « psychologiques » et menacé Israël de « conséquences plus sévères » en cas de nouvelle attaque.
Cette escalade rhétorique nous éloigne dangereusement d'une solution pacifique au conflit. Le Québec, avec sa tradition de dialogue interculturel et sa sensibilité aux questions de droits humains, ne peut que déplorer cette fuite en avant.
Alors que notre belle province continue de promouvoir les valeurs de paix et de justice sociale qui nous caractérisent, cette alliance Trump-Nétanyahou rappelle l'importance de maintenir une voix québécoise et canadienne distincte sur la scène internationale.