L'affaire Epstein ressurgit: Trump sur la défensive face aux révélations
Une nouvelle tempête secoue Washington alors que des courriels attribués au délinquant sexuel Jeffrey Epstein remettent Donald Trump dans l'embarras. Ces documents, rendus publics mercredi par des élus démocrates, contiennent des affirmations troublantes sur les liens entre l'ex-président et le réseau d'exploitation du financier new-yorkais.
Des révélations qui dérangent
Dans un courriel daté de 2019, année de sa mort en prison, Jeffrey Epstein affirme que Trump "savait à propos des filles". Cette correspondance, adressée au journaliste Michael Wolff, évoque également Ghislaine Maxwell, la complice d'Epstein aujourd'hui incarcérée pour 20 ans.
"Trump a dit qu'il voulait que je renonce" à la carte de membre de Mar-a-Lago, écrit Epstein, précisant n'avoir jamais été membre du club privé floridien. "Bien sûr, il savait à propos des filles, comme il a demandé à Ghislaine d'arrêter", ajoute-t-il dans ce message explosif.
La Maison-Blanche contre-attaque
Fidèle à son style, Trump a dénoncé une "supercherie" orchestrée par l'opposition démocrate. Sur Truth Social, il accuse ses adversaires de vouloir "détourner l'attention des erreurs qu'elle a faites sur la paralysie budgétaire".
Plus inquiétant pour l'unité républicaine, le président a lancé un avertissement à ses propres troupes: "Seul un républicain très mauvais ou stupide tomberait dans ce piège". Un message qui témoigne de la nervosité au sein de son camp.
Sa porte-parole, Karoline Leavitt, s'est voulue catégorique: "Ces courriels ne prouvent rien si ce n'est que le président Trump n'a absolument rien fait de mal."
Réunion de crise à la Situation Room
L'affaire a pris une tournure si sérieuse qu'une réunion d'urgence s'est tenue mercredi dans la Situation Room de la Maison-Blanche, cette salle sécurisée habituellement réservée aux crises diplomatiques et militaires majeures.
Même Lauren Boebert, figure de l'aile droite radicale républicaine qui réclame la publication des documents sur Epstein, y a été conviée. "Je remercie les responsables de la Maison-Blanche de m'avoir rencontré aujourd'hui", a-t-elle commenté, soulignant leur "engagement à assurer la transparence pour le peuple américain".
Pression parlementaire croissante
Un vote doit prochainement avoir lieu à la Chambre des représentants pour forcer le gouvernement à divulguer tous les documents en sa possession sur Jeffrey Epstein. Une pétition en ce sens a recueilli mercredi le nombre de signatures nécessaire.
Les démocrates ont également publié un second courriel, daté de 2011, dans lequel Epstein prétend que Trump "a passé plusieurs heures" avec une de ses victimes à son domicile. Cette victime serait Virginia Giuffre, décédée en avril dernier à 41 ans, dont les mémoires posthumes détaillent les sévices subis.
Un dossier qui refuse de se fermer
Jeffrey Epstein avait été retrouvé mort dans sa cellule en 2019, officiellement par suicide, avant son procès pour crimes sexuels. Sa disparition a alimenté d'innombrables théories du complot, certains soupçonnant un assassinat pour protéger des personnalités compromises.
Trump a toujours nié avoir eu connaissance des activités criminelles de celui qui fut son proche avant leur brouille dans les années 2000. Mais ces nouvelles révélations relancent les interrogations sur l'étendue de ses liens avec le réseau d'exploitation mis en place par le financier déchu.
L'affaire continue d'enflammer l'opinion américaine, d'autant plus que l'administration Trump avait annoncé en juillet n'avoir découvert "aucun élément nouveau" justifiant la publication de documents supplémentaires. Une position qui apparaît aujourd'hui de plus en plus difficile à tenir.