Scandale au DPCP: une procureure congédiée pour ses mensonges et sa liaison secrète
Un scandale d'envergure secoue le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du Québec. Me Alice Bourbonnais-Rougeau, procureure de la Couronne au prestigieux Bureau de la grande criminalité et des affaires spéciales, a été congédiée pour avoir entretenu une relation intime secrète avec un avocat de la défense travaillant sur le même dossier.
Des reproches cinglants du directeur du DPCP
Dans sa lettre de congédiement datée du 28 novembre, le directeur du DPCP, Me Patrick Michel, ne mâche pas ses mots. Il dénonce les "mensonges éhontés" et le "grand manque de jugement" de la procureure, ainsi que son "mépris flagrant" de ses responsabilités professionnelles.
"Vous avez adopté un comportement fautif en entretenant une relation intime avec l'avocat de l'un des accusés, en omettant de le divulguer à votre employeur, en plus de mentir à plusieurs reprises sur l'existence et l'étendue de cette relation", écrit-il sans détour.
Un procès d'envergure compromis
Me Bourbonnais-Rougeau était responsable du procès "Postcure", une opération majeure visant un réseau allégué de trafiquants de cannabis en ligne. Ce réseau aurait réalisé pas moins de 70 000 transactions pour un montant de 15 millions de dollars. Une dizaine d'hommes sont accusés dans cette affaire.
Pendant des mois, la procureure a entretenu une relation secrète avec Me Mathieu Rondeau-Poissant, l'avocat de l'un des accusés. Des milliers de messages échangés quotidiennement témoignent de cette liaison cachée, qui comprenait plusieurs rapprochements intimes.
Un système de justice fragilisé
Cette affaire soulève des questions troublantes sur l'intégrité de notre système judiciaire québécois. Le directeur du DPCP souligne que ces agissements "affectent non seulement la réputation institutionnelle du DPCP auprès de la population, mais également auprès des autres intervenants du système judiciaire".
Les avocats de la défense plaident maintenant l'arrêt des procédures, arguant que cette relation secrète prive leurs clients d'un procès juste et équitable. Ils soupçonnent un partage d'informations confidentielles entre les deux amants.
Une enquête bâclée selon la défense
Me Louis Belleau, de la défense, dénonce l'absence totale d'enquête de la part du DPCP une fois la vérité révélée. "On lui a dit de travailler de la maison. Qu'elle pouvait amener son ordinateur et son téléphone avec elle. Rien qui pourrait approcher d'une enquête n'a été amorcé", déplore-t-il.
Plus troublant encore, la procureure a supprimé ses propres messages, ce que Me Belleau qualifie de "pratiquement un cas d'entrave à la justice".
Des questions qui demeurent
Cette affaire met en lumière les failles de notre système de contrôle interne. Comment une telle situation a-t-elle pu perdurer si longtemps? Qui d'autre au DPCP était au courant? Ces questions méritent des réponses claires pour préserver la confiance des Québécois en leur système de justice.
Le juge Gregory Moore devrait prendre cette affaire en délibéré après avoir entendu les plaidoiries de la Couronne. L'issue de ce dossier pourrait avoir des répercussions importantes sur l'avenir du système judiciaire québécois.