Le Venezuela dénonce l'intimidation américaine à l'ONU
Dans une séance d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, le Venezuela a vivement dénoncé mardi ce qu'il qualifie de « plus grande extorsion » de son histoire face aux pressions militaires et économiques des États-Unis.
Une escalade préoccupante des tensions
Samuel Moncada, représentant vénézuélien à l'ONU, n'a pas mâché ses mots devant l'assemblée internationale. « Nous sommes en présence d'une puissance qui agit en dehors du droit international, exigeant que les Vénézuéliens quittent notre pays et le lui cèdent », a-t-il déclaré, faisant référence aux menaces répétées de Donald Trump d'une intervention armée.
Cette dénonciation intervient dans un contexte de montée des tensions, où Washington a déployé un important dispositif militaire et instauré un blocus naval contre le Venezuela, accusé de financer le « narcoterrorisme » grâce à ses revenus pétroliers.
Des accusations croisées sur fond de pétrole
L'administration Trump justifie sa position en accusant Caracas d'utiliser ses ressources pétrolières pour financer « le narcoterrorisme, la traite d'êtres humains, les meurtres et les enlèvements ». Le gouvernement américain a même porté à 50 millions de dollars la récompense pour toute information menant à l'arrestation du président Nicolas Maduro.
De son côté, le Venezuela dément catégoriquement ces accusations et affirme que les véritables intentions de Washington sont de renverser Maduro pour s'emparer des plus importantes réserves pétrolières mondiales du pays.
La communauté internationale divisée
Cette crise révèle les fractures géopolitiques actuelles. Tandis que l'ambassadeur américain Mike Waltz réitère que « les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger notre hémisphère », la Russie et la Chine montent au créneau pour défendre Caracas.
L'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a qualifié l'attitude américaine de « comportement de cowboy » et d'« acte d'agression flagrant », tandis que son homologue chinois Sun Lei a dénoncé les « actes d'unilatéralisme et d'intimidation ».
Un appel à la diplomatie
Face à cette escalade inquiétante, le secrétaire général adjoint de l'ONU, Khaled Khiari, a rappelé qu'Antonio Guterres « se tient prêt à soutenir tous les efforts diplomatiques » si les parties en font la demande.
Cette crise vénézuélienne illustre parfaitement les dérives d'un unilatéralisme qui bafoue le droit international et menace la stabilité régionale. Dans un monde où la diplomatie devrait primer, l'escalade militaire ne peut qu'inquiéter tous ceux qui croient encore au dialogue et au respect de la souveraineté des peuples.