Evelyne de la Chenelière couronnée au Grand Prix du livre de Montréal
Une soirée mémorable s'est déroulée mercredi à l'hôtel de ville de Montréal. Evelyne de la Chenelière a reçu le prestigieux Grand Prix du livre de Montréal pour son recueil de nouvelles Les traits difficiles, une reconnaissance qui touche droit au cœur de cette créatrice profondément enracinée dans notre métropole.
Un lien viscéral avec Montréal
Visiblement émue, l'autrice, dramaturge et comédienne a confié à La Presse toute la portée symbolique de cette distinction : « Je suis née à Montréal et je me sens très locale dans mon rapport à l'art et à l'écriture. On dit souvent que le théâtre, c'est l'art de l'éphémère, mais c'est l'art du local, aussi. »
Cette connexion intime avec sa ville natale transparaît dans ses mots : « Je ressens au fond de moi que je suis tout imprégnée par cette ville, par le fait que j'y marche, que j'y réfléchis, que j'y vois des gens. C'est ici que je ressens le monde. »
Une œuvre née de la liberté créatrice
Pour de la Chenelière, cette reconnaissance valide un processus créatif singulier : « Le fait que la lumière soit mise sur ce travail en particulier est une reconnaissance de la liberté patiente que j'ai prise. Ce livre était vraiment comme un chantier hors calendrier de production, hors du cours habituel des choses. »
Le jury a d'ailleurs salué « la justesse et la puissance » de son écriture, qualifiant l'œuvre de « magistrale, empreinte d'humanité et de grâce ».
Un retour littéraire attendu
Paru en novembre 2024 aux Herbes rouges, ce recueil de 17 nouvelles explorant les difficultés de l'existence marque le retour littéraire d'Evelyne de la Chenelière, treize ans après La concordance des temps (2011). L'œuvre connaît déjà un rayonnement international avec des traductions en cours en anglais et en allemand.
Parallèlement, sa pièce Lumières, lumières, lumières sera présentée en mai prochain à la Comédie Française, témoignant du rayonnement de la création québécoise sur la scène internationale.
Une compétition relevée
Les autres finalistes témoignaient de la vitalité de notre littérature : Awards de Maxime Brillon (Les Herbes rouges), The Capital of Dreams d'Heather O'Neill (HarperCollins Canada), Soleil d'abandon de Mathieu Rolland (Boréal), et Un carré de poussière d'Olivia Tapiero (Éditions de la rue Dorion).
La jeunesse aussi à l'honneur
Nouveauté cette année, le Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal a été décerné simultanément. Catherine Braun-Grenier l'a remporté avec Hugo (Fonfon), un album touchant sur l'adoption d'un chien abandonné, salué pour « sa sensibilité et la grande douceur de ses illustrations ».
Créé en 1965, le Grand Prix du livre de Montréal continue de célébrer l'excellence littéraire avec une bourse de 15 000 $ pour le lauréat et 1 000 $ pour chaque finaliste, confirmant l'engagement de notre métropole envers la création culturelle francophone.