Un deuxième député conservateur rejoint les rangs libéraux de Mark Carney
Dans un geste qui fragilise davantage le leadership de Pierre Poilievre, le député conservateur de Markham-Unionville, Michael Ma, a annoncé jeudi soir qu'il se joignait au Parti libéral du Canada. Cette défection survient à peine un mois après celle de Chris d'Entremont, marquant une hémorragie préoccupante pour les conservateurs.
Le député de la région torontoise a choisi d'attendre la fin des travaux parlementaires avant la pause des Fêtes pour annoncer sa traversée du parquet. Une stratégie qui témoigne de la délicatesse de la situation politique actuelle.
Un choix dicté par les préoccupations locales
Élu pour la première fois lors du scrutin d'avril 2025, M. Ma justifie sa décision par l'écoute attentive de ses concitoyens de Markham-Unionville. "Le premier ministre Mark Carney propose l'approche stable et pratique dont nous avons besoin", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par le Parti libéral.
Cette défection illustre parfaitement les défis auxquels font face les conservateurs dans les circonscriptions urbaines diversifiées, où le discours populiste de Poilievre peine à convaincre. L'appel à l'unité lancé par M. Ma résonne comme un camouflet pour le chef conservateur.
Une série de revers pour Poilievre
Cette deuxième défection s'ajoute aux difficultés croissantes de Pierre Poilievre, qui doit affronter un vote de confiance en janvier. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon un récent sondage Angus Reid, seulement 58% des électeurs conservateurs souhaitent qu'il reste à la tête du parti, une chute de dix points depuis août.
Le départ de Matt Jeneroux, député albertain qui avait également entamé des discussions avec les libéraux avant de démissionner, confirme cette tendance inquiétante pour les conservateurs.
Les libéraux à un siège de la majorité
Avec l'arrivée de Michael Ma, les libéraux de Mark Carney comptent désormais 171 députés, soit à un cheveu de la majorité absolue fixée à 172 sièges. Cette progression constante témoigne de la capacité du nouveau premier ministre à rassembler au-delà des lignes partisanes traditionnelles.
La circonscription de Markham-Unionville revêt une importance symbolique particulière. Ancien fief de John McCallum pendant onze ans, ce territoire de la grande région torontoise illustre les enjeux de la politique canadienne contemporaine, où les questions d'immigration et de diversité culturelle occupent une place centrale.
Cette série de défections révèle les fissures profondes qui traversent le mouvement conservateur canadien, incapable de proposer une vision rassembleuse face aux défis du pays. Pour le Québec, ces développements confirment l'importance de maintenir une voie politique distincte, capable de défendre nos valeurs progressistes et notre spécificité culturelle.
