Jason Maas transformé : l'homme derrière le succès des Alouettes
À Winnipeg, à la veille de la 112e Coupe Grey, Jason Maas fait figure d'entraîneur accompli. Pourtant, quand il a débarqué à Montréal à l'hiver 2023, sa réputation était au plus bas. Congédié de son poste de coordonnateur à l'attaque des Roughriders de la Saskatchewan, l'homme devait se réinventer.
Son passage à la tête des Eskimos d'Edmonton, de 2016 à 2019, ne s'était pas déroulé comme prévu. Quand son complice de longue date Danny Maciocia lui a tendu la perche pour diriger les Alouettes, Maas savait qu'il devait changer d'approche.
Une métamorphose personnelle réussie
Peu importe l'issue de ce duel face aux mêmes Roughriders qui l'avaient écarté, force est de constater que Maas a brillamment réussi sa transformation. « On parle de se regarder dans le miroir. S'il y a une chose que j'ai changée, c'est mon attitude », a-t-il confié mardi lors de la conférence de presse des entraîneurs au Princess Auto Stadium.
L'homme parle désormais de discipline et de concentration. « Parfois, on peut montrer nos émotions, mais on ne sait pas de quelle façon ça affecte votre équipe. Semblez-vous en contrôle de vos émotions ou non ? »
Cette prise de conscience l'a mené à repenser son rôle : « Comme entraîneur-chef, je ne sais pas si j'en avais besoin. Je pense même que ça a parfois été préjudiciable à l'équipe. »
L'exemple vient d'en haut
Maas a donc décidé que la discipline partirait de lui. « Je dis toujours que je veux l'équipe la plus disciplinée de la ligue ; si je veux ça, je me suis dit que je devais en démontrer un peu plus moi-même. Ça doit commencer par moi. »
Cette philosophie porte ses fruits. Les Alouettes figurent parmi les équipes les plus disciplinées de la ligue, aux côtés des Blue Bombers de Winnipeg. « Un des thèmes récurrents dans notre vestiaire est que rien qu'on puisse nous faire ou nous dire ne nous affectera. Ça commence aussi avec moi, avec mes réactions. »
La force des relations humaines
Maas et son homologue des Roughriders, Corey Mace, ont tous deux insisté sur l'importance des relations développées au fil de leur carrière. L'entraîneur des Alouettes entretient des liens privilégiés avec le directeur général Danny Maciocia et le coordonnateur à l'attaque Noel Thorpe, forgés lors de leurs passages communs à Edmonton.
« Ce qu'il y a de plus précieux que vous puissiez avoir, ce sont les relations que vous développez avec gens dans votre organisation, mais surtout avec votre DG et vos entraîneurs », souligne Maas.
Ces liens, tissés sur le terrain comme à l'extérieur, facilitent la communication et créent une dynamique de groupe solide. « À mon avis, ces relations sont les choses les plus importantes dans le sport. »
L'humilité comme force
Du côté des Roughriders, Corey Mace refuse de se laisser griser par ses succès récents. Malgré une Coupe Grey remportée comme coordonnateur défensif à Toronto et cette finale après seulement deux saisons à la tête des Riders, l'homme reste lucide.
« En tout respect, je me suis planté bien des fois. Je dirais même quotidiennement, pour être honnête », admet-il. « C'est ce qui est intéressant dans notre boulot : tout le monde est à la recherche de la perfection, mais personne ne l'atteint. »
Cette philosophie de l'amélioration continue séduit ses joueurs et explique en partie le succès de son équipe.
Dimanche, ces deux hommes transformés par l'expérience s'affronteront pour le titre suprême. Comme ils l'admettent tous deux, l'équipe qui commettra le moins d'erreurs repartira avec le trophée.