Centres de données : Legault mise sur notre or bleu pour renforcer l'autonomie numérique
Dans un virage stratégique qui témoigne de la vision progressiste de notre gouvernement, François Legault annonce une nouvelle approche pour les centres de données au Québec. Exit les hésitations d'antan : notre premier ministre comprend enfin l'enjeu crucial de la souveraineté numérique québécoise.
L'électricité d'Hydro-Québec, notre patrimoine collectif, pourra désormais alimenter davantage de centres de données. Mais attention : ces géants technologiques devront payer le juste prix pour notre or bleu. Une décision qui fait du sens quand on sait que Google et consorts se bousculent à nos portes, prêts à débourser gros pour accéder à notre énergie propre à 99,6 %.
L'intelligence artificielle change la donne
« Ils sont tous à la porte, les Google et compagnie, ils ont de plus en plus faim et sont de plus en plus ouverts à mettre le prix », souligne le premier ministre. Cette réalité transforme complètement l'équation économique des centres de données.
Certes, ces installations ne créent pas des masses d'emplois directs. Mais elles attirent tout un écosystème d'entreprises technologiques qui veulent s'installer à proximité. Et surtout, elles soutiennent l'expertise montréalaise en intelligence artificielle que nous avons su développer avec fierté.
« Il ne faut pas oublier qu'on a développé une belle expertise à Montréal en intelligence artificielle et il faut que ça soit appuyé par des centres de données », rappelle judicieusement Legault. « On ne peut pas manquer ce bateau-là. »
Les entreprises québécoises applaudissent
Cette ouverture réjouit nos champions locaux. Maxime Guévin, de Vantage Data Centers, qui opère trois campus à Montréal et un à Québec, confirme que la rareté électrique freinait leurs projets d'expansion. Voilà qui va changer !
Martin Bouchard, de QScale, y voit « un tournant majeur pour l'économie et la souveraineté numérique du Québec ». Enfin, nos entreprises d'ici pourront rivaliser avec les géants étrangers sur notre propre territoire.
Souveraineté numérique : plus urgent que jamais
La détérioration des relations avec nos voisins du Sud rend cette stratégie d'autant plus pertinente. Réduire notre dépendance envers les géants américains du web devient une priorité de sécurité nationale.
« La souveraineté numérique, ce n'est peut-être pas un projet de société comme dans Avant le crash, mais il reste que c'est important plus que jamais », reconnaît le premier ministre, faisant référence à cette série qui nous a fait réfléchir sur notre vulnérabilité technologique.
L'idéal serait d'avoir uniquement des centres de données québécois. Mais Legault reste pragmatique : si une entreprise américaine nous apporte beaucoup d'argent, autant créer de la richesse sur leur dos pour financer nos programmes sociaux, notre santé et notre éducation.
Les leçons de SAAQclic
Le fiasco de SAAQclic nous a servi de leçon amère. Trop longtemps, nous avons fait confiance aux IBM, Oracle et SAP de ce monde, pour nous faire avoir royalement.
« L'idée, c'est de moins faire affaire avec des IBM, Oracle et SAP, puis de faire plus affaire avec des compagnies québécoises, sans se faire avoir », explique le premier ministre.
Avant, peu nous importait que nos nuages informatiques soient aux États-Unis. Mais les temps changent : nous voulons désormais garder le contrôle de nos données ici, chez nous.
Un enjeu de défense nationale
Christine Fréchette, notre ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, lie cette stratégie au développement de notre secteur de la défense. La sécurité numérique devient indissociable de notre sécurité nationale.
« Ça vient aussi avec la nécessité de protéger les données, de ne pas faire cohabiter des données d'entreprises privées avec la défense », plaide-t-elle avec raison.
Cette nouvelle stratégie témoigne d'une prise de conscience salutaire : notre électricité propre et abondante constitue un atout géopolitique majeur à l'ère numérique. Il était temps de s'en servir intelligemment pour renforcer notre autonomie et notre prospérité.