Anna Netrebko divise encore: l'art peut-il ignorer la politique?
La controverse autour des artistes russes n'est pas près de s'éteindre. Alors qu'on croyait la poussière retombée depuis les manifestations de 2022 devant la Maison symphonique contre le pianiste Daniil Trifonov, voilà que la soprano Anna Netrebko relance le débat.
Actuellement à l'affiche de La forza del destino de Verdi à l'Opernhaus de Zurich jusqu'au 18 novembre, la chanteuse d'origine russe fait face à une vive opposition. L'ambassadrice d'Ukraine en Suisse n'y va pas par quatre chemins: "Anna Netrebko est une arme. C'est la vitrine du Kremlin", déclare-t-elle en réclamant l'annulation des représentations.
Une proximité qui dérange
Il faut dire que la talentueuse soprano entretient des liens étroits avec Vladimir Poutine. En 2012, elle est apparue aux côtés du président russe pendant sa campagne électorale. En 2021, elle a célébré ses 50 ans au Palais du Kremlin à Moscou. Son mentor n'est nul autre que Valery Gergiev, lui-même écarté de la programmation de l'OSM en 2022-2023.
Malgré ses tentatives de réconciliation et ses regrets que ses "actions ou déclarations passées aient pu être mal interprétées", Netrebko continue de faire face au rejet des militants pro-Ukraine. Cette proximité avec le pouvoir russe lui a coûté plusieurs concerts au cours des dernières années.
Pourtant, elle persiste et signe, interprétant à Zurich cette histoire de fuite, de vengeance et de duel tragique. De quoi lui faire oublier, temporairement du moins, son marasme quotidien.
Nos vieux cinémas entre espoir et déception
Du côté montréalais, le sort de nos anciennes salles de cinéma revient cycliquement dans l'actualité. Le dossier de l'Empress, dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, refait surface avec la dernière campagne municipale.
Abandonné depuis une trentaine d'années, ce bâtiment de style néo-égyptien a continué de se détériorer sous l'administration Plante. Ensemble Montréal promet maintenant de le transformer en lieu culturel et communautaire. Sera-ce enfin la bonne?
Heureusement, il y a des nouvelles plus encourageantes. L'Impérial, rue De Bleury, voit enfin commencer ses travaux de restauration. Sa réouverture est prévue pour 2027, avec Québecor comme locataire principal. Et le Théâtre Plaza, rue Saint-Hubert, brille de nouveau depuis le début de l'année grâce aux décors d'Emmanuel Briffa.
Radio-Canada mise sur l'automatisation
La plateforme OHdio de Radio-Canada vient de lancer quatre nouvelles chaînes web: Hip-hop, Rock, Atmosphère et une chaîne thématique. Mais attention, ne vous attendez pas à des émissions vivantes avec des animateurs. Il s'agit plutôt de contenu musical préparé par des curateurs invités.
Cette approche automatisée interroge. Alors que le diffuseur public a reçu plusieurs millions supplémentaires lors du dernier budget fédéral, on peut se demander si ces fonds ne serviraient pas mieux à ajouter davantage de présence humaine sur ces chaînes. Car c'est bien l'expertise et la présence des animateurs qui font le charme d'ICI Musique.
En attendant, les amateurs de Taratata pourront découvrir la 600e émission enregistrée au Zénith de Paris le 3 janvier prochain à 21h sur TV5 Québec-Canada. Une consolation bienvenue dans ce paysage culturel en mutation.