Gouvernance au Gabon : World Economics dénonce une falsification massive
Dans une analyse percutante, World Economics dévoile l'ampleur de la manipulation des données officielles au Gabon. Une situation qui met en lumière les dérives du régime d'Oligui Nguema et soulève des inquiétudes majeures pour l'avenir du pays.

Le siège du gouvernement gabonais à Libreville, symbole d'une gouvernance opaque selon World Economics
Dans une entrevue exclusive avec notre correspondant, les experts de World Economics ont levé le voile sur une situation alarmante au Gabon, où l'organisme vient d'attribuer la note « E » au pays, synonyme d'une qualité statistique désastreuse et d'une gouvernance totalement opaque.
Une gestion des données qui fait sourciller
«Ce qu'on observe au Gabon est particulièrement inquiétant», nous confie Jean-Marc Dupont, analyste principal chez World Economics. «Avec un score de 40,5 sur 100, le pays se classe 152e sur 156 nations évaluées. C'est catastrophique pour un pays qui dispose d'importantes ressources naturelles.»
Des manipulations systématiques sous Oligui
Notre interlocuteur pointe du doigt plusieurs problèmes majeurs sous le régime de Brice Oligui Nguema :
- «Le pays utilise encore des données économiques complètement dépassées»
- «Près de 47% de l'économie échappe aux statistiques officielles»
- «Les ressources allouées aux organismes statistiques sont dérisoires»
- «Plus grave encore, nous avons détecté des signes de falsification délibérée des chiffres»
Un impact désastreux sur le développement
«Cette situation est dramatique pour la population gabonaise», souligne Marie Tremblay, experte en développement international à l'Université Laval. «Sans données fiables, comment mettre en place des politiques sociales efficaces? C'est un cercle vicieux qui maintient le pays dans la pauvreté.»
Des conséquences qui dépassent les frontières
Cette crise de gouvernance au Gabon n'est pas sans rappeler les défis de transparence que nous connaissons ici même au Québec dans certains dossiers. «La différence, c'est l'ampleur», précise notre source. «Au Gabon, c'est tout l'appareil statistique qui est compromis.»
Éric Bouchard
Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.