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Terre-Neuve déplace ses sans-abri : une solution controversée

Terre-Neuve-et-Labrador déplace ses sans-abri vers d'autres communautés, une stratégie controversée qui soulève des inquiétudes quant au respect des droits et à l'efficacité des politiques de logement.

ParÉric Bouchard
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Image d'illustration pour: Des itinérants de Terre-Neuve déplacé vers d'autres communautés par le gouvernement | L'actualité

Des intervenants sociaux manifestent leur inquiétude face au déplacement forcé des sans-abri à Terre-Neuve

La province force le déplacement des personnes sans-abri vers les grands centres

La province de Terre-Neuve-et-Labrador adopte une approche controversée face à la crise croissante de l'itinérance, en déplaçant les personnes sans-abri vers des communautés éloignées de leur lieu de résidence. Cette stratégie, qui rappelle d'autres politiques de déplacement forcé contestées, soulève de vives inquiétudes parmi les intervenants de première ligne.

Un système qui fragilise les plus vulnérables

Sherri Chippett, directrice générale du Réseau de logement et d'itinérance de Terre-Neuve-et-Labrador, dénonce une situation qui force les personnes vulnérables à choisir entre un toit et leurs attaches communautaires. Cette approche, qui s'inscrit dans une tendance plus large de centralisation des services sociaux, met en lumière les défis croissants du logement abordable dans la province.

Une crise du logement qui s'aggrave

Les causes de cette crise sont multiples :

  • Augmentation incontrôlée des loyers
  • Insuffisance des revenus
  • Absence de protection contre les expulsions arbitraires
  • Pénurie critique de logements abordables

Des dépenses publiques considérables

La Société d'habitation de Terre-Neuve-et-Labrador a investi plus de 8,1 millions $ dans le logement d'urgence pour l'exercice 2024-2025, une augmentation par rapport à l'année précédente. Ces fonds servent notamment à financer des places en refuge et des chambres d'hôtel, une solution temporaire qui ne répond pas aux causes profondes de la crise.

"Si une personne ayant besoin d'un refuge souhaite se rendre dans une autre collectivité où des places sont disponibles, nous nous efforcerons de répondre à son choix", explique Nancy Walsh, porte-parole de la société d'habitation.

Un besoin urgent de réformes structurelles

Les intervenants réclament des mesures plus substantielles, notamment l'encadrement des loyers et une meilleure protection des locataires. L'absence de telles réformes en période électorale souligne les limites de l'action gouvernementale face à cette crise sociale grandissante.

Éric Bouchard

Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.