Ottawa silencieux face aux sanctions américaines contre une juge de la CPI
La ministre Anita Anand évite de condamner les sanctions américaines contre une juge canadienne de la CPI, suscitant des critiques sur la position d'Ottawa face à Washington.

La ministre des Affaires étrangères Anita Anand lors de sa déclaration sur les sanctions américaines contre la juge Prost
La ministre des Affaires étrangères Anita Anand s'est finalement entretenue mardi avec la juge canadienne Kimberly Prost, ciblée par des sanctions américaines controversées, mais évite toujours de condamner publiquement la décision de Washington.
Une réponse tardive et timide d'Ottawa
Alors que les relations canado-américaines traversent une période délicate, le gouvernement fédéral peine à défendre fermement sa juge à la Cour pénale internationale (CPI). Ces sanctions, annoncées le 20 août par le secrétaire d'État Marco Rubio, visent le travail de Mme Prost dans une affaire impliquant des troupes américaines en Afghanistan.
Des critiques grandissantes
L'ancien ministre Lloyd Axworthy n'a pas mâché ses mots, accusant le gouvernement d'"abandonner" une institution qu'il a contribué à fonder. Cette position attentiste rappelle d'autres situations où Ottawa a hésité à confronter directement Washington.
Les juges ont la responsabilité d'être objectifs et impartiaux dans l'exercice de leurs fonctions. J'ai entièrement confiance dans la capacité de la juge Prost de l'avoir fait et de continuer à le faire
Des appels à l'action concrète
Mark Kersten, expert de la CPI à l'Université Fraser Valley, réclame des mesures concrètes, notamment une ordonnance de blocage pour protéger la juge Prost des impacts pratiques des sanctions. Cette situation fait écho à d'autres cas où la justice internationale s'est heurtée aux intérêts politiques.
Points clés à retenir :
- La France a immédiatement condamné les sanctions américaines
- Le cabinet d'Anand affirme avoir exprimé ses inquiétudes en privé à Washington
- Les défenseurs des droits humains appellent à des actions plus fermes
- La crédibilité du Canada comme défenseur du droit international est en jeu
Éric Bouchard
Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.