Ottawa lève des droits de douane sur les produits américains
Ottawa abandonne certains droits de douane de rétorsion sur les produits américains, tout en maintenant la pression sur les secteurs stratégiques. Une décision qui s'inscrit dans la perspective de futures négociations.

Le premier ministre Mark Carney lors de l'annonce de l'allègement des droits de douane sur les produits américains
Le Canada a mis fin lundi à la perception de certains droits de douane de rétorsion imposés depuis mars sur de nombreux produits américains, marquant un tournant dans les relations économiques complexes entre Ottawa et Washington.
Un allègement stratégique des mesures commerciales
Le premier ministre Mark Carney a annoncé il y a dix jours l'abandon des droits de rétorsion pour les produits couverts par l'accord de libre-échange trilatéral. Cette décision libère de taxes supplémentaires des importations américaines d'une valeur dépassant 40 milliards de dollars, auparavant soumises à des droits de 25%.
Toutefois, les secteurs stratégiques comme l'acier, l'aluminium et l'automobile restent assujettis aux droits de douane, en réponse au maintien des taxes américaines sur ces mêmes industries. Cette situation témoigne de la persistance des tensions commerciales sous l'administration Trump.
Vers une renégociation de l'ACEUM
Cette décision s'inscrit dans une stratégie plus large visant la renégociation de l'ACEUM prévue l'année prochaine. Le ministre Dominic LeBlanc, responsable du Commerce Canada-États-Unis, a récemment tenu des discussions "constructives" avec son homologue américain Howard Lutnick à Washington.
Un contexte commercial tendu
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump poursuit sa politique commerciale agressive, utilisant les droits de douane comme levier de négociation. En mars, il avait imposé des taxes généralisées au Canada, invoquant une urgence frontalière liée au trafic de fentanyl.
Une cour d'appel fédérale américaine a récemment jugé illégaux plusieurs droits de douane imposés par Trump, mais autorise leur maintien dans l'attente d'un possible recours devant la Cour suprême.
Éric Bouchard
Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.