Le Burkina Faso refuse de devenir une terre de déportation américaine
Face aux pressions américaines, le Burkina Faso refuse fermement de devenir une terre de déportation pour les expulsés des États-Unis, provoquant une crise diplomatique et la suspension des visas américains.

Le ministre des Affaires étrangères burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré lors de sa déclaration sur la crise des visas avec les États-Unis
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a fermement rejeté une proposition américaine visant à faire du Burkina Faso une destination pour les expulsés des États-Unis, dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes rappelant les politiques controversées de l'administration Trump.
Une mesure de rétorsion américaine
Suite à ce refus, l'ambassade américaine à Ouagadougou a annoncé la suspension de la délivrance des visas touristiques et étudiants aux Burkinabè, qui devront désormais se rendre à Lomé, au Togo, pour leurs demandes. Cette décision, similaire à d'autres mesures de pression diplomatique, intervient dans un contexte de tensions croissantes.
Une question de dignité nationale
Le ministre Traoré a qualifié d'"indécente" la proposition américaine, soulignant que cette demande va à l'encontre des valeurs fondamentales du Burkina Faso et de la vision du capitaine Ibrahim Traoré. Cette position ferme rappelle d'autres initiatives africaines pour la souveraineté nationale.
Une politique d'accueil sélective mais ouverte
Le Burkina Faso maintient sa politique de gratuité des visas pour les ressortissants africains souhaitant s'y rendre librement, tout en refusant catégoriquement de servir de destination pour des expulsions forcées. Cette position s'inscrit dans une vision panafricaine qui privilégie la dignité et l'autodétermination.
"Le Burkina Faso est une terre de dignité, une destination, et non pas une terre de déportation", a déclaré le ministre Traoré.
Perspectives diplomatiques
Tout en promettant des mesures de réciprocité, le ministre a souligné l'importance de maintenir le dialogue avec les États-Unis, distinguant clairement les relations entre peuples et les décisions politiques. Le Burkina Faso reste ouvert à la coopération internationale, sous condition du respect mutuel et de sa souveraineté.
Éric Bouchard
Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.