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La ministre Anand défend timidement la juge canadienne sanctionnée

La ministre Anita Anand évite de condamner directement les sanctions américaines contre la juge Kimberly Prost, suscitant des critiques sur la position d'Ottawa face à Washington.

ParÉric Bouchard
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Image d'illustration pour: La ministre Anand s'entretient avec la juge canadienne sanctionnée de la CPI | L'actualité

La ministre Anita Anand lors de sa déclaration sur les sanctions américaines contre la juge Kimberly Prost

La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a finalement brisé le silence concernant les sanctions américaines contre la juge canadienne Kimberly Prost de la Cour pénale internationale (CPI), mais sa réponse reste mesurée face à Washington.

Une réaction tardive et modérée

Lors d'un entretien mardi avec la juge Prost, la ministre Anand s'est contentée de souligner l'importance du "travail essentiel" des juges de la CPI, évitant soigneusement de critiquer la décision controversée de l'administration américaine.

"Les juges ont la responsabilité d'être objectifs et impartiaux dans l'exercice de leurs fonctions. J'ai entièrement confiance dans la capacité de la juge Prost de l'avoir fait et de continuer à le faire", a déclaré Anand sur les médias sociaux.

Des critiques grandissantes

Cette position prudente d'Ottawa suscite de vives réactions dans la communauté juridique internationale. L'ancien ministre Lloyd Axworthy a notamment dénoncé ce qu'il considère comme un "abandon" de la CPI par le gouvernement Carney, institution que le Canada a pourtant contribué à fonder.

Appels à une protection concrète

Mark Kersten, expert de la CPI à l'Université Fraser Valley, exhorte Ottawa à mettre en place des mesures concrètes, notamment une ordonnance de blocage pour protéger la juge Prost des impacts des sanctions américaines. Cette situation rappelle les tensions croissantes entre le Canada et les États-Unis sur plusieurs dossiers internationaux.

Un enjeu de souveraineté judiciaire

Cette affaire soulève des questions fondamentales sur l'indépendance de la justice internationale et la capacité du Canada à protéger ses ressortissants face aux pressions étrangères. La réticence d'Ottawa à confronter Washington sur ce dossier pourrait créer un dangereux précédent pour les fonctionnaires canadiens travaillant dans des institutions internationales.

Éric Bouchard

Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.