Hausse alarmante du bruit en milieu de travail au Québec : santé en péril

Une étude récente de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révèle une tendance inquiétante : le nombre de travailleurs québécois exposés à des niveaux de bruit dangereux est en hausse, passant de 7,7% à 8,6% depuis 2014. Cette augmentation représente désormais 340 000 travailleurs à risque, une situation préoccupante pour la santé publique au Québec.

Une exposition croissante dans tous les secteurs

Selon Ronald Choquette, professeur retraité de l'école d'orthophonie et d'audiologie de l'Université de Montréal, cette hausse s'explique notamment par "un boom au niveau de la construction". Mais le phénomène touche désormais de nombreux secteurs, y compris les domaines sportifs et de loisirs.

Les secteurs les plus touchés

• Construction et travaux publics
• Fabrication (papier, métaux, plastique)
• Industries minières et forestières
• Transport et logistique

Impact sur la santé des travailleurs

L'exposition à un niveau sonore de 85 décibels pendant huit heures peut entraîner une surdité professionnelle. La situation est d'autant plus préoccupante que de nombreux ouvriers travaillent jusqu'à 12 heures par jour, comme le souligne l'expertise scientifique québécoise en la matière.

"À chaque fois que tu augmentes de 3 décibels, il faut que tu diminues le temps de moitié. C'est une question de dose", explique M. Choquette.

Solutions et recommandations

Les experts recommandent plusieurs mesures de protection :

• Réduction du bruit à la source
• Port adéquat des équipements de protection (bouchons, coquilles)
• Formation sur l'utilisation correcte des protections auditives
• Surveillance accrue des conditions de travail

La conclusion du rapport souligne l'urgence d'intensifier les efforts de prévention et de protection de la santé auditive des travailleurs québécois, appelant à un meilleur monitorage sur le terrain.