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Crise du logement: une perte de 4,2 milliards $ pour l'économie québécoise

Une étude majeure révèle que la crise du logement a coûté 4,2 milliards $ à l'économie québécoise en 2021, touchant particulièrement les ménages à faible revenu et nécessitant des solutions structurelles urgentes.

ParÉric Bouchard
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Image d'illustration pour: La crise du logement représente une perte de 4,2 milliards pour l'économie québécoise | L'actualité

Des immeubles résidentiels à Montréal, où la crise du logement atteint des proportions inquiétantes

La crise du logement frappe durement l'économie québécoise, avec un impact financier estimé à 4,2 milliards $ pour l'année 2021, selon une étude majeure dévoilée ce mercredi par l'Observatoire québécois des inégalités.

Cette situation alarmante s'inscrit dans un contexte où les prix des logements à Montréal atteignent des sommets historiques, forçant plus de 510 000 ménages québécois à consacrer plus de 30% de leurs revenus au logement.

Un fardeau disproportionné pour les plus vulnérables

Dans un contexte où l'inflation continue d'affecter le pouvoir d'achat des Canadiens, ce sont les ménages les plus modestes qui portent le plus lourd fardeau. Les 40% des ménages aux revenus les plus faibles, gagnant moins de 38 000 $ annuellement, assument 70% de cette imposante facture de 4,2 milliards $.

Des impacts économiques et sociaux majeurs

L'étude révèle également que près de 3000 logements inabordables demeurent vacants dans les régions de Montréal et Gatineau, représentant une perte économique de plus de 41 millions $. Cette situation paradoxale démontre un décalage préoccupant entre l'offre et les besoins réels de la population.

Des solutions structurelles nécessaires

Bien que le gouvernement québécois ait investi dans des mesures d'aide temporaires, comme l'Allocation-logement (204 millions $) et le Supplément au loyer (140 millions $), les experts soulignent la nécessité d'adopter des solutions plus durables.

"Il faut voir le logement comme un investissement de société et non pas comme une dépense", affirme la Dre Mylène Drouin, directrice de la santé publique de Montréal.

Impact sur la santé publique et le tissu social

Les conséquences de cette crise dépassent largement le cadre économique. Les experts notent des répercussions importantes sur la santé mentale, le développement des enfants et l'accès à l'alimentation. L'insécurité alimentaire touche désormais même les ménages avec emploi, forçant un nombre croissant de personnes à recourir aux banques alimentaires.

Éric Bouchard

Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.