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Convoi de la liberté : La justice rattrape les leaders du chaos d'Ottawa

L'audience de détermination de la peine des organisateurs du convoi anti-mesures sanitaires, Tamara Lich et Chris Barber, s'ouvre à Ottawa. Face aux réquisitions sévères du ministère public, l'intervention politique de Pierre Poilievre soulève des questions sur l'indépendance judiciaire.

ParÉric Bouchard
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Convoi de la liberté : La justice rattrape les leaders du chaos d'Ottawa

Le Palais de justice d'Ottawa où se déroule l'audience de détermination de la peine des organisateurs du convoi de la liberté

Une justice ferme face aux perturbateurs de l'ordre public

Le processus de détermination de la peine s'amorce ce mercredi pour Tamara Lich et Chris Barber, figures de proue du tristement célèbre "convoi de la liberté" qui a paralysé Ottawa pendant trois semaines en 2022. Reconnus coupables de méfait, ils font face à des réquisitions particulièrement sévères du ministère public.

La Couronne réclame respectivement sept et huit ans d'emprisonnement pour Lich et Barber, ce dernier ayant également été reconnu coupable d'incitation à la désobéissance d'une ordonnance judiciaire.

Un rappel des événements troublants

Ces peines font suite à l'occupation du centre-ville d'Ottawa par des manifestants opposés aux mesures sanitaires, une crise qui n'a pris fin qu'avec l'intervention historique du gouvernement fédéral invoquant la Loi sur les mesures d'urgence.

La juge Heather Perkins-McVey a souligné dans son verdict que les accusés avaient sciemment encouragé la poursuite d'actions préjudiciables aux résidents et aux commerces d'Ottawa.

L'ingérence troublante de l'opposition conservatrice

Dans un développement préoccupant pour l'indépendance judiciaire, Pierre Poilievre s'est permis de critiquer publiquement les réquisitions du ministère public. Cette intervention politique dans une procédure judiciaire en cours soulève de sérieuses questions sur le respect des institutions démocratiques.

Plus inquiétant encore, plusieurs députés conservateurs ont emboîté le pas à leur chef, qualifiant même ces poursuites de "vengeance politique" - une rhétorique dangereuse qui mine la confiance dans notre système judiciaire.

Un précédent judiciaire important

Cette affaire établira un précédent crucial pour l'encadrement des manifestations au Canada. Elle souligne l'équilibre délicat entre le droit de manifester et la nécessité de protéger l'ordre public et les droits des citoyens affectés par ces actions.

Une décision attendue

Alors que le tribunal rendra sa décision dans les prochains jours, il est essentiel de rappeler que notre système judiciaire doit pouvoir fonctionner à l'abri des pressions politiques, dans le respect de l'État de droit qui caractérise notre démocratie.

Éric Bouchard

Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.