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Aliments sains plus chers : une inégalité nutritionnelle au Québec

Une étude de l'Université Laval révèle que les aliments transformés riches en sel et en sucre sont moins chers que leurs alternatives santé, soulevant des inquiétudes sur l'équité nutritionnelle au Québec.

ParÉric Bouchard
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Image d'illustration pour: Les aliments sucrés et salés sont moins chers que leurs équivalents "santés" | L'actualité

Comparaison de prix entre des aliments transformés et leurs alternatives plus saines dans un supermarché québécois

Une étude révélatrice de l'Université Laval met en lumière une réalité préoccupante : les aliments transformés riches en sel et en sucre sont significativement moins chers que leurs alternatives plus saines, creusant davantage le fossé des inégalités en matière de santé publique au Québec.

Le symbole "Élevé en" révèle des disparités économiques

L'étude, publiée dans Public Health Nutrition, s'appuie sur le nouveau symbole nutritionnel "Élevé en" de Santé Canada, qui deviendra obligatoire dès janvier 2026. Ce système d'étiquetage, similaire aux initiatives de Santé Québec pour améliorer la santé publique, vise à identifier les produits riches en gras saturés, sucre et sodium.

Des écarts de prix significatifs

Isabelle Petitclerc, doctorante en nutrition et nutritionniste à l'Université Laval, souligne que les produits moins nutritifs sont systématiquement plus abordables dans plusieurs catégories d'aliments essentiels :

  • Pains tranchés
  • Céréales à déjeuner
  • Grignotines
  • Produits de fromage
  • Biscuits et galettes

Impact social et enjeux d'équité

Cette réalité économique soulève des questions importantes sur l'accessibilité à une alimentation saine, rappelant les défis d'équité sociale auxquels font face les populations vulnérables. Les consommateurs à faible revenu se retrouvent souvent contraints de choisir des options moins nutritives pour des raisons financières.

Pistes de solutions proposées

Les chercheurs suggèrent plusieurs interventions possibles :

  • Distribution de coupons pour l'achat d'aliments nutritifs aux populations défavorisées
  • Instauration de taxes sur les aliments moins nutritifs
  • Programmes de subventions pour les alternatives santé

L'étude se poursuivra pour évaluer l'impact des reformulations de produits par les entreprises et leurs répercussions sur les prix, dans l'objectif de proposer des solutions politiques concrètes pour réduire ces inégalités nutritionnelles.

Éric Bouchard

Journaliste québécois basé à Montréal. Couvre les questions identitaires, la politique fédérale et les enjeux environnementaux.